ISSN 1840 - 8184 Justice, Vérité, Miséricorde HEBDOMADAIRE CATHOLIQUE NUMÉRO 1796 du 24 janvier 2025 N° 1221/MISP / DC / SG / DGAI / SCC
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Justice, Vérité, Miséricorde Journal 1796 du 24 janvier 2025

Troisième mandat inconstitutionnel !

Michaël S. GOMÉ

Ses partisans et certains de ses proches collaborateurs n’en sont pas encore convaincus. Ils récusent que ce mandat du Président Patrice Talon est bel et bien le second et le dernier. Malgré l’inscription à l’article 42 nouveau de la Constitution en vigueur que, « en aucun cas, nul ne peut, de sa vie, exercer plus de deux mandats de Président de la République », certains courtisans du palais de la Marina s’affichent clairement comme des irréductibles, prêts au chaos constitutionnel. Faits curieux ! Le ballon d’essai est souvent lancé en début ou en fin d’année et rencontre chaque fois la ferme opposition du peuple qui manifeste son indignation à l’endroit des artilleurs. De fait, le 22 décembre 2023, le Président de l’Assemblée nationale avait émis une idée suggérant une deuxième révision de la Constitution dans une refonte totale de tout le système. Mais la sortie du Président Talon après la sienne, le 8 février 2024, pour éteindre le feu et rassurer les Béninois de son rejet d’un troisième mandat inconstitutionnel, n’a visiblement pas convaincu ses propres partisans. Nous voici une année après, avec Wilfried Léandre Houngbédji, porte-parole du Gouvernement, occupé à son tour à dégonfler de nouveaux ballons d’essai, non sans peine. Il est à craindre, au regard de ce qui précède, que les récidivistes reprennent du service à la fin de l’année en cours ou au début de l’année électorale 2026. Il est alors souhaitable que le président Patrice Talon commence par convaincre, au prime abord, ses laudateurs de sa sincérité à s’en tenir au respect de l’ordre constitutionnel et les y résoudre. En outre, l’expérience dans l’enceinte politique prouve à suffisance que la plupart parmi eux réussissent toujours à se faire une place au soleil. Usant à chaque fois d’astuces, ils ne s’en privent guère pour demeurer dans la mouvance, quel que soit le régime. Ils ne devraient donc pas, par peur du lendemain, créer la psychose dans le pays. Ni les oracles, ni les sophistes, ni les courtisans ne doivent être sujets ou acteurs de troubles à l’ordre public. À un an des consultations électorales, le peuple a plus besoin d’apprécier les potentiels candidats aux différentes élections à l’œuvre dans les arènes et fora, que de surveiller les pyromanes avérés, prêts à défoncer la Constitution au gré de leurs intérêts personnels ou partisans.