Les merveilles de l’obéissance
BakhitaChez le genre humain en quête d’autonomie, de liberté, et d’autorité, l’obéissance est un mouvement relationnel supposant une attitude d’écoute. Ce n’est pas un sujet qui passionne la foule. Mais en regardant de près, c’est quoi l’obéissance ? En quoi nous engage-t-elle ? Nous prive-t-elle de notre liberté ? Quelles conséquences a-t-elle sur notre vie ? Selon le dictionnaire Robert, obéir à quelqu’un, c’est se soumettre en se conformant à ce qu’il ordonne, ou défend. « L’obéissance est une qualité de la relation qu’il est difficile d’analyser parce qu’elle a été le plus radicalement faussée par le péché originel », disait le Père Bernard Ducruet. Mais obéir vient de la combinaison latine de « ob » - « audire » qui veut dire "écouter". Comme le dit le Père Bruno Cazin, « obéir c’est d’abord être à l’écoute, accepter de ne pas rester centré sur soi-même ou de rejeter l’illusion qu’on s’est fait tout seul. » L’obéissance est également une vertu chrétienne ; une réponse à l’Amour de Dieu, une remise confiante de soi entre les mains de Dieu qui veut notre bien. L’obéissance ne répond pas d’abord à un commandement, à une discipline. Elle naît plutôt, selon le Cardinal Joseph Siewens, d’une exigence fondamentale de la personne humaine, être de relation qui ne peut se réaliser qu’en trouvant sa vraie place au milieu des autres. Cette obéissance nous engage à sortir de nous et à débusquer toutes les résistances qui nous habitent. Elle nous oblige à entrer en relation. Cette relation est une relation d’accueil et de don. Obéir donc ne nous enlève pas notre liberté ni notre personnalité ; au contraire, elle nous libère de notre égoïsme, de nos mauvais instincts, nous rend davantage relationnels, responsables et personnels en nous aidant à sortir de nous-mêmes pour aller à la rencontre de l’autre. André Velter l’affirme si bien : « L’impulsion du seul appétit est esclavage, et l’obéissance à la loi qu’on s’est prescrit est liberté ». L’obéissance nous demande d’être humbles et peut nous procurer de la joie. Elle est source de bénédictions et libère la puissance de Dieu dans nos vies, comme Saint Pierre en a été l’exemple dans le récit de la pêche miraculeuse selon le texte de Luc chapitre 5, versets 1-11. L’obéissance nous rend aussi agréables à Dieu, nous fait ressembler de plus en plus au Christ et nous apprend à servir les autres. La Vierge Marie qui fut la première à obéir à la volonté de Dieu sur elle dans l’histoire néotestamentaire en répondant "oui" à l’ange Gabriel venu lui annoncer qu’elle mettra au monde le Fils de Dieu, nous recommande aujourd’hui et pour toujours dans l’Evangile de St Jean au chapitre 2, versets 1-11 : « Faites tout ce qu’il vous dira. » Chers amis, n’obéissons pas à la manière d’un esclave mais par amour et nous serons heureux.