Dimanche du temps de Noël-C
La Sainte Famille
Hier seulement, le nouveau-né tant attendu nous est né. La joie est au comble dans nos cœurs. La terre, notre terre a reçu avec le petit enfant divin la visite d’une multitude d’êtres célestes, les anges du Dieu Très-Haut en liesse, chantant le Gloria in excelsis. Notre monde est devenu un sanctuaire, le lieu d’habitation du Dieu vivant, le lieu où vit sa Gloire. L’enfant-Dieu prend place dans le quotidien de notre existence. Il a une famille humaine. Il devient le familier des hommes dans leur maison. L’homme qui naguère s’épuisait à désirer les parvis du Seigneur cherchant désespérément Dieu qui était à ses yeux comme enrobé dans le lointain à l’intérieur des nuées inaccessibles, peut maintenant avec le psalmiste, déclamer son poème sacré dans l’exultation: « Heureux les habitants de ta maison : ils pourront te chanter encore ! Heureux les hommes dont tu es la force : Des chemins s’ouvrent dans leur cœur ! » Dieu devient enfant de l’homme pour que l’homme devienne enfant de Dieu. Cette merveille, saint Jean l’exprime admirablement en nous invitant à contempler du fond de notre cœur l’amour profond de Dieu pour l’homme: « Bien-aimés, voyez comme il est grand, l’amour dont le Père nous a comblés : il a voulu que nous soyons appelés enfants de Dieu, - et nous le sommes - ». Dieu au cœur des familles Si la famille bien structurée est source de bonheur, bien des déboires viennent aussi des familles quand elles n’ont pas leurs fondations posées sur Dieu. Si Dieu ne bâtit la maison, c’est en vain que les bâtisseurs travaillent. Une journée dans une famille est un paquet de soucis ordinaires de la vie: des aspirations frustrées qui font de la vie une amertume constante, des crises de jalousie qui installent le manque mutuel de confiance et des soupçons qui donnent de l’insomnie; des problèmes financiers et de santé; la course en vue d’accumuler l’avoir familial pour pouvoir être à la hauteur de tous les besoins matériels que pose la famille ; le tournant difficile de l’éducation des enfants pubères qui se dressent sur leurs ergots face aux parents qui sont en perte de moyens pour faire face à toutes les questions que leur pose le brusque changement psychologique de leurs enfants. Il n’y a pas de famille idéale qui reste sans connaître toutes ces préoccupations, et beaucoup d’autres plus grandes encore. Le livre de Samuel relate l’histoire d’une famille ordinaire dont une femme, Anne a beaucoup souffert, humiliée et frustrée qu’elle était d’être sans enfant à côté de sa coépouse Pennina qui était entourée de ses enfants et faisait des affronts à celle-ci pour la mettre en colère (1S 1, 2.6). C’est de cette femme qu’est sorti un grand juge pour Israël : Samuel dont le nom signifie « Dieu exauce ». Humiliée, au cœur de sa stérilité, Anne adressait des prières ferventes à son Dieu (1 S 1, 9-18). Partageant les préoccupations d’une femme qu’il aime et qui souffre atrocement de la stérilité, Elqana garde le cap et oriente toute sa maisonnée vers Dieu, allant chaque année au pèlerinage dans le sanctuaire de Silo (1S 1, 3). Dieu chemine avec les familles des croyants dans leurs joies et leurs peines et exauce leur prière quand elles lui font vraiment confiance. La vie familiale de Joseph, Marie avec Jésus au cœur de la famille, illustre visiblement la présence de Dieu au cœur de toute famille qui aime Dieu. Les épreuves causées par la disparition de l’enfant-Dieu et les retrouvailles sont les ombres et la lumière qui traversent toute famille qui doit faire le dépassement nécessaire pour comprendre que la vie des enfants est un mystère et un don de Dieu qu’on doit confier à Dieu dans un détachement sans cesse renouvelé pour son plein épanouissement. Dans ma vie Une année de famille. Quel changement particulier puis-je permettre qu’elle introduise dans ma famille pour son amélioration ? À méditer Le meilleur cadeau qu’une famille puisse faire à un enfant, c’est de se révéler le sanctuaire de Dieu sous ses yeux et lui montrer le chemin de l’Amour de Dieu.